Quand commencer à passer des mammographies au Canada?

Des études médicales montrent que le nombre de jeunes femmes atteintes d’un cancer du sein est plus élevé aujourd’hui que dans les études menées dans les années 60 et 70. Photo: Pexels

(Tina Dawn/ VM Med) –– La sagesse conventionnelle a toujours voulu que les femmes fassent un test de dépistage du cancer du sein à l’âge de 50 ans. Mais de nouvelles lignes directrices indiquent désormais que les femmes devraient commencer à passer des mammographies tous les deux ans à partir de l’âge de 40 ans si elles présentent un risque moyen de cancer du sein.

Le cancer du sein touche une femme sur huit au cours de sa vie et une sur 34 en mourra. Il est si répandu qu’il représente environ 25 % des nouveaux cas de cancer – ce qui en fait le type de cancer le plus fréquent chez les femmes au Canada – et la principale cause de décès par cancer dans ce groupe.

On estime à 28 600 le nombre de femmes chez qui un cancer du sein sera diagnostiqué chaque année au Canada.

Les anciennes lignes directrices recommandaient des mammographies après 50 ans

Par le passé, les femmes de tous âges ont été encouragées par la communauté médicale à pratiquer l’auto-examen des seins et à être vigilantes quant à la détection de tout changement susceptible d’être préoccupant. À moins d’avoir des antécédents familiaux de cancer du sein indiquant une prédisposition génétique potentielle, la plupart des femmes ont toujours été invitées à passer une mammographie après l’âge de 50 ans. En fait, les lignes directrices du Groupe d’étude canadien sur les soins de santé préventifs, établies en 2018, recommandent de commencer les mammographies à cet âge.

Ces lignes directrices influencent parfois les politiques publiques. Au Québec, par exemple, le Programme de dépistage du cancer du sein invite les femmes âgées de 50 à 69 ans à passer une mammographie tous les deux ans. Le programme gouvernemental indique clairement que la mammographie est le seul examen de dépistage permettant de réduire le nombre de décès dus au cancer du sein.

Le Groupe d’étude canadien sur les soins de santé préventifs est en train de revoir ses recommandations actuelles en matière de dépistage du cancer du sein et pourrait éventuellement les modifier pour recommander des dépistages plus précoces.

Si elle le faisait, elle suivrait les traces de U.S. Preventive Services Task Force, qui, au début du mois dernier, a modifié ses lignes directrices pour recommander que toutes les femmes subissent un dépistage du cancer du sein tous les deux ans à partir de l’âge de 40 ans.

Le groupe de travail américain recommande des mammographies plus précoces

Dans son projet de recommandation, le groupe de travail américain recommande désormais que toutes les femmes se soumettent à un dépistage à partir de 40 ans. Ce changement, selon le projet, pourrait permettre de sauver 19 % de vies supplémentaires.

“De nouvelles données scientifiques plus complètes sur le cancer du sein chez les personnes de moins de 50 ans nous ont permis d’élargir notre recommandation précédente et d’encourager toutes les femmes à se faire dépister tous les deux ans à partir de l’âge de 40 ans”, indique la recommandation.

En outre, des études médicales montrent que le nombre de jeunes femmes atteintes d’un cancer du sein est plus élevé aujourd’hui que dans les études menées dans les années 60 et 70. La détection précoce étant cruciale, avant que le cancer du sein ne se propage aux ganglions lymphatiques et à d’autres parties du corps, de nombreux professionnels de la santé se sont publiquement prononcés en faveur des nouvelles lignes directrices. Lorsque le cancer du sein est détecté à un stade précoce, avant qu’il ne se métastase, le taux de survie à cinq ans est de 99 %.

Des études montrent que les mammographies précoces sont bénéfiques

Une vaste étude britannique menée par The Lancet a conclu que la mortalité due au cancer du sein pourrait être réduite si les directives étaient abaissées à un dépistage à partir de l’âge de 40 ans.

Compte tenu de tous ces changements apportés aux recommandations au sud de la frontière, le groupe de travail canadien est en train de réévaluer s’il doit lui aussi modifier ses lignes directrices.

Les patients doivent évaluer les avantages et les risques avec leur médecin

En outre, des recherches supplémentaires sont nécessaires pour déterminer si les femmes ayant des seins denses devraient subir des examens supplémentaires tels qu’une échographie mammaire ou une IRM, et pour évaluer les avantages et les inconvénients du dépistage chez les femmes âgées de plus de 75 ans.
Si les mammographies peuvent réduire le risque de décès et le besoin supplémentaire de chimiothérapie, les dépistages précoces présentent également certains inconvénients.

Le risque de surdiagnostic, ou la découverte d’un cancer qui n’aurait jamais affecté la santé d’une femme ou aurait eu des conséquences sur sa vie et qui n’aurait jamais été détecté sans dépistage, sont des possibilités à prendre en compte. Le fait de recevoir un traitement inutile et ses effets sur la santé et la vie d’une femme sont des considérations dont la patiente doit discuter avec son médecin.

Les avantages et les inconvénients doivent être soigneusement pesés, et personne n’est mieux placé pour consulter une patiente que son médecin, qui la connaît bien, ainsi que ses antécédents médicaux.

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